Dégomme, des chewing-gums et des hommes

Dégomme, des chewing-gums et des hommes

22 février 2019 | 0 commentaires

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L’entreprise pornicaise Dégomme a pu former et recruter le technicien qu’elle désespérait de trouver grâce à u nouveau dispositif de Pôle emploi et de la Région.

Il est le seul, en France, à s’être spécialisé dans le nettoyage de chewing-gum. En 2013, Tanguy de Mauduit, commercial, veut changer de vie, « créer quelque chose ». C’est en regardant ses pieds qu’arrivent la révélation. Le sol est constellé de ces petites taches blanches qui collent aux pieds, au sens propre comme au figuré.

Des machines faites sur-mesure

« C’est très compliqué de s’en débarrasser », rapporte-t-il. D’ailleurs, personne n’y croit trop quand il décide de s’atteler à la tâche et de créer une entreprise bien nommée, Dégomme. « Ça a fait rire tout le monde au démarrage, on me disait que ça ne marcherait jamais. Finalement si. » Cinq ans plus tard, il affiche un chiffre d’affaires de près de 300 000 € et des clients, « 80 % de grandes surfaces », dans tout le pays.

Pour y arriver, il a mis au point une machine spéciale chewing-gum. « Elles sont conçues pour le nettoyage auto, explique-t-il. On l’a fait adapter pour nos besoins. ». Ainsi, au moyen de vapeur, d’un « détergent aux plantes » et d’une brosse, il parvient à venir à bout des gommes sans endommager le revêtement de sol. « C’est plus light, plus écolo mais c’est lent, donc plus cher. Un supermarché où l’on intervient pendant 20 jours déboursera environ 10 000 €. ». Mais à « 1 500 € par an, il a la paix », rassure le patron.

Aujourd’hui, avec ses trois techniciens, qui sillonnent la France, et sa commerciale, Dégomme est intervenue sur les abords de 300 magasins. « La moitié d’entre eux sont abonnés », c’est-à-dire qu’ils paient à l’année pour entretien régulier, une ou plusieurs fois par an selon la fréquentation des lieux. Une affaire qui roule.

L'entreprise Dégomme forme ses futurs salariés

Des antennes à venir

Fort de ce succès, Tanguy de Mauduit envisage d’ouvrir des antennes de sa société un peu partout dans le pays pour réduire le temps passé sur route pour les salariés, tous basés à Pornic, notamment. Les perspectives de développement ne manquent pas.

A plus long terme, il aimerait également proposer ses services aux communes, qui, elles non plus, ne sont pas équipées pour faire face à la déferlante des chewing-gums sous nos pieds. Décidément, chez Dégomme, ça décolle à tout va !

Parcours TPME : former pour mieux recruter

L’histoire de Dégomme a tout du succès. Seul hic, et pas des moindres : le chef d’entreprise peine à recruter. « C’est un métier pas facile, pointe-t-il. Les gars sont en déplacement toute la semaine, debout toute la journée… ».

Pour constituer son équipe, il s’appuie sur l’association Inseretz, qui aide à la réinsertion de personnes éloignées de l’emploi. Des gens « motivés que je formais moi-même parce que personne d’autre ne peut le faire ». Dans son secteur de niche, impossible de faire autrement. Mais ce procédé ne s’avère pas toujours optimal. « Quand je suis à former un technicien, je ne suis pas à faire autre chose. Ça a un coût et je ne suis pas certain que la personne reste à la fin. ».

L’embauche de son dernier technicien, Yvan Louedin, a été un peu différente, grâce à une expérimentation Pôle Emploi, soutenue par la Région, le parcours TPME. L’idée ? Aider les entreprises de moins de 50 salariés à recruter via la formation de demandeurs d’emploi de niveau bac ou inférieur.

Yvan, lui aussi ancien commercial, au chômage depuis quatre ans, a bénéficié de 700 heures de formation, en immersion, aux côtés de son futur patron. « J’ai mis en place un vrai plan de formation et je l’ai formé à ma patte », sourit Tanguy de Mauduit. Cinq mois pendant lesquels la nouvelle recrue a été indemnisée, « au minimum à 80 % du Smic », précise Aurélie Bodet, directrice territoriale à Pôle Emploi. 6 0% de ce salaire est pris en charge par la Région, le reste par Pôle Emploi.

« Avec le parcours TPME, nous sommes sur 90 % de retour à l’emploi. », poursuit Aurélie Bodet. L’expérimentation, commencée l’an passé dans la région, est reconduite en 2019. « Nous sommes à 383 parcours TPME pour l’instant. L’objectif est de 3 000 », assure André Martin, vice-président en charge de l’emploi au conseil régional.

Cette semaine, Yvan Louedin a débuté son CDI au sein de Dégomme après une période de CDD régime réglementaire dans ce dispositif. L’unique bémol qu’a trouvé le chef d’entreprise dans ce dispositif : « Si j’avais pu, je cochais la case CDI directement ». Six mois plus tard, c’est chose faite.
Conquis par ce mode de recrutement, Tanguy de Mauduit a deux autres offres d’emploi en cours.

Source : Le Courrier du Pays de Retz